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Constitutionnalisme et gouvernement mixte : le christianisme face aux dérives de la démocratie libérale

Pabst, Adrian (2014) Constitutionnalisme et gouvernement mixte : le christianisme face aux dérives de la démocratie libérale. In: Poirier, Philippe, ed. Démocratie(s), Liberté(s) et Religion(s). Parole Et Silence, Paris, pp. 75-96. ISBN 978-2-88918-234-3. (KAR id:37671)

Abstract

Depuis l’Antiquité greco-romaine, la démocratie a été souvent considérée comme le régime politique le plus juste parce qu’elle conjugue l’égalité devant la loi avec la liberté de conscience et d’expression. Grâce à ce double principe les citoyens participent à la gouvernance de la cité et, en tant que gouvernés, ils ont la possibilité de critiquer les gouvernants. En revanche, la participation civique et la critique permettent au système démocratique de fonctionner et de s’améliorer en corrigeant ses propres dérives, notamment la tendance de dégénérer en oligarchie, en démagogie, en anarchie ou en tyrannie en raison de l’indifférence à la vérité et au bien transcendant.

La démocratie libérale contemporaine n’est plus en mesure d’offrir une synthèse de l’égalité et de la liberté. Le libéralisme politique subordonne la participation à la représentation, ce qui renforce le pouvoir des gouvernants aux dépens des gouvernés et limite la possibilité de critique. Le libéralisme socio-culturel des années 60 et le libéralisme économique des années 80 promeuvent la liberté sans mesure et l’égalité niveleuse. Par conséquent, la double révolution libérale (voire libertine) conduit à une quadruple dérive démocratique : une convergence peut-être sans précédent entre (a) le pouvoir de la ploutocratie (dérive oligarchique), (b) le despotisme de l’opinion de masse (dérive démagogique), (c) la logique de conflits entre individus et nations (dérive anarchique) et (d) la dictature du relativisme (dérive tyrannique).

Dans cette perspective il faut reconnaître que la démocratie libérale contemporaine est en train de se transformer en post-démocratie illibérale. Étant donné que les principes pérennes de liberté, d’égalité et de justice nous proviennent de l’Antiquité et du christianisme, le libéralisme ne détient aucun monopole que ce soit sur les principes de libéralité, y compris l’idée de souveraineté populaire et le droit des nations à l’auto-détermination. Par contre, la tradition chrétienne dispose de ressources indispensables à une analyse critique du libéralisme et à une vision alternative en rupture avec la logique séculière qui régit le relativisme éthique et l’absolutisme économique au cœur de la démocratie libérale.

Item Type: Book section
Subjects: J Political Science > JC Political theory
Divisions: Divisions > Division of Human and Social Sciences > School of Politics and International Relations
Depositing User: Adrian Pabst
Date Deposited: 19 Dec 2013 13:21 UTC
Last Modified: 16 Feb 2021 12:50 UTC
Resource URI: https://kar.kent.ac.uk/id/eprint/37671 (The current URI for this page, for reference purposes)

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